Sud Ouest - 02/06 Flan d'œillet, salade de pétales de pivoine, tourte à la rose… Marie-José Baudoin, historienne culinaire, sort les fleurs de leur vase pour les mettre dans les assiettes.Les cuisines de l'histoire« À l'époque, il était de bon ton d'avoir dans ses placards des conserves de pétales de fleurs séchées, comme aujourd'hui chacun dispose d'une boîte de sauce tomate. Les fleurs comestibles sont appréciées pour leurs qualités décoratives et aromatiques. Il ne faut pas oublier qu'à cette période, citron, vanille et bien d'autres fruits et légumes sont peu connus », raconte cette professeur de latin à la retraite.
Enracinée à Tonneins depuis plusieurs années, ce n'est pas dans son potager mais dans son ancien lycée d'Aiguillon qu'elle se découvre une passion pour les plantes. « Je voulais intéresser mes élèves aux lettres classiques. J'ai eu l'idée de concocter avec eux une recette d'Apicius, une gastronome de la civilisation romaine. »
L'exercice plaît, les élèves en redemandent. Alors, elle multiplie les recherches, s'infuse des kilos de livres sur le sujet et poursuit son voyage dans les cuisines de l'histoire de l'époque romaine, jusqu'au XIXe siècle. « En termes sociologiques, la gastronomie est idéale pour étudier les sociétés et leurs habitudes.»
Besoin de transmission L'Inspection académique y met son grain de sel et lui propose de diriger une délégation sur le thème du goût, ce qu'elle fera pendant plusieurs années. Mais arrivé à la retraite, son besoin de transmission ne fane pas. « Pour poursuivre cette activité, je me suis inscrite comme auto-entrepreneur », lâche la pêchue sexagénaire.